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Histoire géologique

mercredi 22 juillet 2015, par Joëlle Masson

Entre -360 et -330 millions d’années.

Il y a 360 millions d’années, le Mâconnais connaissait une intense activité volcanique. La région est recouverte par des projections sur plusieurs centaines de mètres d’épaisseur. Ce volcanisme s’exprimait de Lyon à Limoges, sous la forme de très violentes explosions qui projetaient de véritables avalanches de poussières incandescentes sur toute la région.

Entre -330 et -240 millions d’années.

Dès la fin du volcanisme, un climat continental a lentement usé les reliefs. Cette longue période de 90 millions d’années a laissé une vaste surface aplanie sur la région, comme sur l’ensemble du Massif Central. Après la mise en place des tufs, de la lave est remontée par de larges fissures. Sur le site, on retrouve une de ces fissures sous la forme d’une large intrusion verticale de microgranite rose. C’est une forme d’hypovolcanisme. Les roches qui ont été exploitées dans cette carrière sont appelées des “ Tufs volcaniques ”, elles correspondent à des projections volcaniques soudées entre elles lors de leur refroidissement. Cette roche est activement exploitée dans la carrière d’Igé située à 1 km.

La discordance Socle / Trias.

Le site de Verzé permet d’observer le contact entre le Socle volcanique d’âge Primaire et la Couverture sédimentaire d’âge Secondaire. Ce type de contact est appelé une discordance. Le Socle est composé d’une roche volcanique très altérée : on observe que la roche se désagrège en blocs séparés par de l’argilite violacée et du sable feldspathique : le Socle présente ici une ancienne érosion en boules arénisées. Au contact du Socle, on observe une couche de 4 m. formée de galets disposés dans un sable argileux, on nomme cette roche : un conglomérat. On peut interpréter cette roche comme étant le résultat du démantèlement d’un relief proche. Le conglomérat étant lenticulaire et passant brusquement à des grès sur les cotés, il pourrait correspondre à un large chenal vu en coupe. Une étude sédimentologique est en cours.

Le Mâconnais du Trias à nos jours.

La période du Trias

  • L’arrivée de la mer, il y a 240 millions d’années

A la suite d’un affaissement général du continent, une mer peu profonde envahit la région par l’Est. Ainsi, le Mâconnais formait une côte basse occupée par de vastes étendues sableuses de temps en temps recouvertes par des argiles lagunaires. Ce paysage plat et monotone s’étendait sur toute la bordure Est du Massif Central. Plus haut, le Trias se présente en couches régulières qui correspondent chacune à un ancien dépôt de sable daté de 240 millions d’années. (foraminifères des niveaux équivalents de Milly-Lamartine. Le sable s’est consolidé pour former une roche dure : le grès. Initialement déposées à plat, ces couches ont été basculées (pendage vers l’est) lors de la structuration du Mâconnais et du fossé bressan à l’Oligocène au début du plissement alpin.

  • Le paysage du Trias

Le paysage du Trias était formé par de grandes plages sableuses temporairement inondées. Du fait de la forte chaleur du climat, la région s’asséchait rapidement, en laissant une fine couche d’argile à la surface du sol. C’est en marchant sur cette surface argileuse que les reptiles ont imprimé leurs traces. Au Trias, chaque inondation envahissait la région et déposait une épaisseur de sable, puis l’assèchement général laissait une pellicule argileuse. C’est pour cela que les bancs de grès sont séparés par de fines couches d’argile. Ces conditions climatiques et géologiques très particulières ont permis la formation et la conservation des empreintes Les empreintes, visibles sur la face inférieure des bancs de grès sont en fait des contre-empreintes, c’est pour cela qu’elles sont en relief, et non en creux.

  • Sur la piste des reptiles

Au Trias, les plages de la bordure Nord-Est du Massif Central étaient peuplées de nombreux reptiles déjà évolués côtoyant quelques gros reptiles quadrupèdes. En France, les reptiles du Trias sont essentiellement connus par leurs empreintes mais il existe une science, l’ichnologie qui parvient à reconstituer la taille et la silhouette des animaux à partir de leurs pistes. Des études en cours montrent que les empreintes de notre Région sont plus anciennes que les premiers squelettes connus, y compris ceux des gisements américains. Outre le fait que les empreintes permettent de définir d’anciennes espèces, ces fossiles très particuliers traduisent le mode de locomotion des différents reptiles : Une piste comportant des traces de pieds et de mains aura été laissée par un animal quadrupède. Par contre, si une piste ne contient que des traces de pattes postérieures, on en conclut que l’animal était bipède. Cependant, un même animal laisse des traces très différentes selon qu’il marche lentement, qu’il court ou qu’il saute !

  • Les différents reptiles de Verzé

Des Thécodontes Pseudosuchiens primitifs dits "crocodiliens" Les reptiles Thécodontes : (groupe voisin des dinosaures) Ces reptiles sont les ancêtres communs des dinosaures et des crocodiles. Ces animaux, abondants au Trias, étaient des quadrupèdes de grande taille (parfois plus de 5 m de long !). Des Thécodontes pseudosuchiens évolués qui présentent déjà une posture bipède et une silhouette de dinosaures. (Voir "Un exemple d’évolution")

  • Les dinosaures

Au Trias moyen, le Mâconnais a vu apparaître les premiers dinosaures, il y a 235 millions d’années. Les traces de ces dinosaures sont typiquement tridactyles.

La période du Jurassique

  • L’ouverture de l’Océan Alpin

De -220 à -145 millions d’années, l’Europe se sépare lentement de l’Afrique, c’est ainsi qu’un océan s’est ouvert au large du Mâconnais. La région se situait sur la bordure immergée du continent Européen.

  • L’installation de la Mer Alpine

Le Mâconnais était recouvert par une mer chaude et peu profonde, cette mer a laissé des dépôts calcaires qui ont constitué une couverture sédimentaire de plus de 600 m d’épaisseur. Il y a 180 millions d’années, au Bajocien, une barrière de corail s’est installée sur le Mâconnais, comme en témoigne notamment la Roche de Solutré et plus modestement le plateau du Grand Chassaigne à l’est de la carrière. Le paysage était alors comparable aux merveilleux décors des îles du Pacifique.

Le Crétacé

  • La lente fermeture de l’Océan Alpin

A partir de -145 millions d’années, le mouvement des plaques s’inverse, le continent Africain va lentement se rapprocher du continent Européen. Ce rapprochement des plaques va faire lentement disparaître l’Océan Alpin.

  • Le départ de la mer au Crétacé

De -145 à -95 millions d’années, la région se soulève, la mer se déplace vers l’Est, et quitte progressivement la région. De -95 à -55 millions d’années, le Mâconnais est une terre émergée couverte d’une végétation luxuriante entretenue par un climat tropical (chaud et humide).

Le Tertiaire

  • La création des Alpes, il y a 40 millions d’années

La collision entre la plaque Africaine et la plaque Européenne a créé la chaîne des Alpes. Le Mâconnais s’est retrouvé entre le Massif Central qui se soulevait et la Bresse qui s’effondrait. ; c’est pour cela que la région a connu une structuration distensive.

  • L’apparition des Monts du Mâconnais

Durant le Tertiaire, à l’Est et à l’Ouest du Mâconnais apparaissent deux fossés d’effondrement : celui de la Bresse et celui de la Grosne. Le Mâconnais se situait sur les rives du Lac Bressan, comme en témoignent les sédiments tertiaires que l’on retrouve par exemple dans les Bois de Verzé. Le travail de l’érosion à l’ère Quaternaire a façonné les reliefs pour aboutir aux paysages que l’on connaît aujourd’hui.